En Europe, la fraude au compteur touche 5 à 12 % des ventes de véhicules d’occasion, avec un impact économique annuel de 5,6 à 9,6 milliards d’euros (dépréciation et coûts additionnels d’entretien et réparations). La fraude atteindrait 30 % pour les ventes transfrontalières.
En France, la fraude concernerait entre 280 000 et 625 000 véhicules pour un coût estimé entre 488 millions et 1 milliard d’euros .

Les données des compteurs kilométriques sont devenues plus accessibles avec l’interface OBD (diagnostic embarqué).

Les dispositifs pour trafiquer un compteur kilométrique peuvent s’acheter sur Internet pour moins de 150 €.

La falsification des compteurs est facile et le plus souvent techniquement indécelable. Cette situation de concurrence déloyale perturbe le marché de l’occasion.

La valeur du véhicule est artificiellement et frauduleusement augmentée avec un gain moyen entre 3 000 et 4000 € pour le fraudeur.

L’acheteur abusé lui subit la dépréciation du véhicule, un risque aggravé de pannes et des frais d’entretien plus élevés.

Enfin et surtout le véhicule n’est pas entretenu selon les préconisations du constructeur avec des conséquences importantes en termes de sécurité routière.

Des pistes législatives et techniques existent comme renforcer et harmoniser la législation à l’échelle européenne, créer des données nationales (ex. : CAR PASS Belgique) ou mettre en place un système d’échanges de données à l’échelle européenne relevés lors des contrôles techniques (2018).

Cependant la solution technique la plus efficace pour lutter contre ce fléau consiste en une protection du compteur par les constructeurs pour rendre la falsification techniquement impossible.

Le coût additionnel pour sécuriser, de série, le kilométrage, est estimé à quelques euros par véhicule.