Pour être "intelligente" la route doit être "bien entretenue"
Un accident a pratiquement toujours des causes multiples. Si dans la quasi-totalité des cas une ou plusieurs fautes de comportement peuvent être mises en évidence, le réseau routier peut aussi être impliqué.
Un rapport d’information du Sénat fait au nom de la Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable sur les infrastructures routières et autoroutières (mars 2017) a conclu à un réseau en danger et à une tendance à la dégradation du réseau routier national concédé et non concédé.
Le réseau national non concédé et départemental souffrent d’une baisse de crédits et d’investissements pour l’exploitation et à l’entretien du réseau.
Les Automobile Clubs ont été à l’initiative du programme EuroRAP lancé au niveau européen qui vise à attribuer des notations aux routes européennes en fonction de leur dangerosité.
Ce programme de tests indépendants sensibilise le public et fournit aux aménageurs de routes et aux ingénieurs en charge des réseaux des informations de référence sur leurs résultats en termes de sécurité. En France, répondant à une demande répétée de l’Automobile Club Association, le Président de la République a souhaité, le 14 octobre 2003, que soit publiée "la carte des infrastructures les plus dangereuses, pour permettre aux Français d’adapter leurs comportements".
Après la publication de deux cartes des axes routiers nationaux les plus dangereux de France, le Comité Interministériel de la Sécurité Routière du 13 janvier 2004 a demandé que la France soit associée au programme EuroRAP.
Mais pendant plusieurs années, des "questions techniques et administratives" ont affecté la communication des données sur les accidents de la circulation à EuroRAP.
Néanmoins, une première étude EuroRAP, axée sur les déplacements touristiques dans l’Hexagone, a été publiée par l’Automobile Club Association en 2010.
En 2012, les pouvoirs publics ont ouvert les données liées à la localisation des accidents.
Si la France a connu des avancées considérables en termes de sécurité routière, il reste encore beaucoup à faire en matière d’amélioration de l’infrastructure et de la connaissance par l’usager du niveau de dangerosité de certains axes.
Enfin, la route sera le support des mobilités innovantes qui vont modifier en profondeur le paysage routier.
Les voitures connectées, puis autonomes, auront besoin de circuler sur des “routes intelligentes”, car elles vont avoir besoin d’échanger un grand nombre d’informations extérieures, avec les autres véhicules, mais aussi avec l’infrastructure, la signalisation, les centres de gestion du trafic urbain, etc. Chaque véhicule enverra des données (vitesse, position, voie de circulation, embouteillages...) et les capteurs de la chaussée lui enverront en retour des informations (limitation de vitesse, état de la route, présence d’obstacles…).
Ces routes (dites de “cinquième génération”) sont déjà en développement dans des laboratoires de recherche et les premiers chantiers sont envisagés pour 2020.
Sauf que pour être “intelligente”, la route doit être “bien entretenue”. À défaut d’entretenir, il faudra alors reconstruire, ce qui coûte 15 à 20 fois plus cher.
- La mise en oeuvre d’un processus EuroRAP indépendant sur l’ensemble du réseau routier Français pour garantir une mobilité en toute sécurité et l’application de la Juste Vitesse.
- Un financement suffisant pour assurer l’entretien et la modernisation de l’infrastructure existante pour garantir la sécurité routière et la mobilité de demain.
- La mise en oeuvre d’une meilleure coordination entre les différents acteurs de l’Etat dans la politique des transports, comme recommandé par la Cour des Comptes dès 2012 à l’occasion de son bilan de la décentralisation routière.
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